La prévention,un investissement en faveur de la performance

Ce qui coûte cher, c’est l’absence de prévention

L’absence de prévention constitue, en soi, un coût : les accidents du travail et les maladies professionnelles entraînent, à travers l’absentéisme, des répercussions négatives sur le fonctionnement de l’entreprise. Dans la restauration, par exemple, un accident du travail engendre 52 jours d’arrêt de travail en moyenne. Dans la réparation automobile, une pathologie de l’épaule entraîne un arrêt moyen de 300 jours. S’y ajoutent les coûts liés aux licenciements pour inaptitude et le risque juridique pour l’entreprise en cas de faute inexcusable de l’employeur.

Les accidents du travail font baisser les résultats de l’entreprise

Dans une étude publiée en 2023, l’INRS livre les conclusions d’une analyse de données recueillies, sur une période de 15 ans, auprès de 1,9 million d’entreprises : les résultats montrent que plus les accidents du travail sont fréquents dans une entreprise, plus forte est la baisse de la performance économique de celle-ci.  « La sinistralité et la performance économique de l’entreprise sont négativement et significativement liées, souligne Bertrand Delecroix, économiste et coauteur de l’étude. Une augmentation de 10% de la fréquence d’accidents du travail diminue la productivité de l’entreprise de 0,12%, et son profit de 0,11% au cours de la même année. » Pour les entreprise de moins de 20 salariés, cette augmentation de 10 % de la fréquence des AT conduit à une diminution de 0,38 % de la productivité et de 0,24 % du profit. Plus la sinistralité est faible, plus la performance économique est élevée.

Un rendement global de 2,34 pour la prévention dans le BTP

Depuis une vingtaine d’années, les études essaiment sur l’analyse coût-bénéfice et le retour sur investissement de la prévention des risques professionnels : 149 études ont développé cette démarche depuis 2007. 96% de ces études concluent à un gain économique pour l’entreprise sur des périodes allant de quelques mois à plusieurs années.

À partir de 2011, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) a mené une étude permettant de calculer les coûts et les gains générés par une action de prévention. 250 situations réelles ont été analysées, mettant en évidence des résultats positifs avec un rendement global en moyenne de 2,34. L’effet positif se ressent à court terme, le délai de retour sur l’investissement moyen étant de 1,3 an.

Les retours sur investissement les plus élevés concernent les TPE et PME

Dans une note publiée en 2017, Eurogip, observatoire international de l’assurance et de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, a montré la rentabilité élevée des initiatives en matière de santé et sécurité au travail dans les PME, sur la base de 11 cas en Europe et en Amérique de Nord. Selon cette étude, les catégories d’entreprises à bénéficier des retours sur investissement les plus élevés sont les TPE et PME. Or, celles-ci concentrent, dans l’Union européenne, 83% des accidents du travail et 91% des décès professionnels.