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Qualité du sommeil et santé au travail : sensibilisez vos salariés !

Le manque de sommeil influe sur la qualité du travail et la performance de l’entreprise. Sensibilisez vos salariés aux bienfaits d’un sommeil réparateur !

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Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 20 à 40% des salariés se plaignent d’un mauvais sommeil. L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) signale que, depuis 2019, la durée moyenne de sommeil quotidien est passée au-dessous de la barre des 7 heures en France.

Dormir 8 heures par nuit serait l’idéal pour un adulte, mais chaque individu dispose d’un chronotype lié à son horloge interne, encodé dans son ADN, et qui évolue avec l’âge.

 

Pourquoi dormons-nous moins – ou moins bien – qu’il y a une décennie ?

Plusieurs facteurs socio-économiques influent sur notre rapport au sommeil, notamment :

  • la surexposition aux écrans, tant dans la sphère professionnelle que dans le cadre des loisirs ;
  • l’augmentation des temps de trajet, notamment domicile-travail ;
  • les évolutions du travail : travail en horaires décalés ou atypiques, rythmes de travail irréguliers ou cycliques, grandes amplitudes horaires, travail le week-end, horaires fragmentés… Une étude de la Direction de l’animation, de la recherche, des études et statistiques (DARES) de 2021 rapporte que 25% des salariés travaillent le soir et 10% la nuit.
  • des contraintes professionnelles fortes : rythme et charge de travail importants, responsabilités élevées, conflits de valeur, perte d’intérêt ou de sens, manque de soutien ou de reconnaissance, absence de participation aux décisions…
  • les conditions de travail : environnement bruyant, exposition aux températures extrêmes, absence de contrôle de l’activité, conflits entre collègues, attentes du client.

Des facteurs individuels peuvent s’y ajouter, liés notamment à :

  • un contexte socio-familial particulier : conditions de logement (exiguïté, bruit, chaleur, froid, humidité…), monoparentalité (charges familiales non partagées entrainant des horaires d’endormissement trop tardifs et des levers trop précoces), situation angoissante ou préoccupante (maladie d’un proche, divorce, deuil…) ;
  • des problèmes de santé : troubles digestifs ou respiratoires, troubles anxio-dépressifs, traitement médical aux corticoïdes, prise d’excitants (café, tabac, alcool ou autre substance psychoactive)…

 

Quelles conséquences sur la santé ?

Les répercussions du manque de sommeil sur la santé des salariés sont multiples :

  • fatigue, baisse de l’attention, difficultés de mémorisation, d’apprentissagz et de concentration, somnolence et perte de vigilance, irritabilité, perturbations de l’humeur, stress, anxiété, dépression voire burn-out, isolement (diminution de la vie sociale ou associative pour se coucher plus tôt) ;
  • augmentation des risques de diabète, d’obésité (en cause, les hormones leptine et ghréline qui favorisent les grignotages et la mauvaise assimilation des sucres), cardiovasculaires (hypertension artérielle, maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral), de troubles digestifs (mauvais sommeil corrélé à un microbiote moins diversifié), d’infections à répétition (liées à un déficit du système immunitaire).

 

Et pour l’entreprise ?

Les conséquences pour l’entreprise sont sérieuses, de la baisse de productivité à l’augmentation des accidents du travail, avec un impact humain évident, mais aussi financier : celui-ci s’élèverait, au niveau national, à plusieurs milliards d’euros chaque année. En cause, les effets du manque de sommeil sur l’attitude au travail des collaborateurs :

  • manque d’intérêt, d’engagement, d’initiative, procrastination fréquente ;
  • réduction des capacités décisionnelles, baisse de créativité ;
  • vigilance diminuée (risque d’accidents de travail) ;
  • défaut de réactivité (danger en situation d’urgence) ;
  • somnolence (risque d’accident routier) ;
  • risque de mauvaise prise de décision (personnel de santé, de sécurité ou professionnel du secours) ;
  • capacités physiques et intellectuelles diminuées, engendrant un travail moins efficace et une perte de productivité ;
  • manque d’empathie envers les collègues, dysfonctionnements dans les services et difficultés de communication avec collègues ou clients ;
  • absentéisme…

Les employés souffrant d’insomnie sont 2,5 fois plus susceptibles d’être en situation d’invalidité et ont 3 fois plus de jours d’absence que les bons dormeurs.

 

Comment savoir si l’on dort suffisamment ?

Après une nuit classique, se sentir déjà fatigué une bonne demi-heure après le réveil témoigne de dysfonctionnements – dont les plus courants sont l’insomnie chronique et les apnées du sommeil.

Dormir une heure voire une heure et demie de plus le week-end par rapport aux autres jours est également un signe de manque de sommeil.

Pour conserver sa vigilance, il est conseillé aux adultes de 18 à 64 ans de dormir entre 7 heures et 9 heures par nuit, ou au moins 7 heures par tranche de 24 heures avec un minimum de 5 heures de sommeil d’affilée.

 

Que peut proposer l’employeur ?

  • Favoriser le télétravail pour réduire les temps de transport.
  • Définir un télétravail raisonné en rappelant les bonnes pratiques : éviter le travail en horaires décalés, conseiller des pauses régulières.
  • Rappeler l’obligation de déconnexion (smartphone, tablette, ordinateur) hors des heures de travail, afin de préserver l’équilibre vie privée-vie professionnelle.
  • Permettre l’adaptation du rythme de travail des employés en fonction de leur chronotype (horaires variables).
  • Proposer des ateliers de sensibilisation sur le sommeil (conférences, expériences de micro-siestes).
  • Rappeler les règles d’hygiène de vie : éviter la consommation de tabac, d’alcool, de drogues, de somnifères, et de café ou de thé noir (dès le début de l’après-midi).
  • Inciter les salariés à la pratique d’un sport.
  • Sensibiliser les salariés aux micro-siestes qui boostent l’imagination et les capacités de raisonnement : sieste flash de 5 minutes qui permet un repos cognitif sans entrer dans le sommeil, ou sieste courte de 20 minutes qui permet à la fois un repos cognitif et une entrée dans une phase de sommeil lent léger (selon la NASA, une sieste de 20 minutes améliore de 35% la productivité au travail).
  • Prévoir une salle de sieste.

 

Que peut faire le travailleur ?

Quelques conseils peuvent être donnés à vos collaborateurs :

  • Respecter ses besoins en sommeil.
  • Adopter une régularité dans les horaires de lever et de coucher.
  • Pratiquer une activité physique régulière, modérée et éloignée de l’heure du coucher.
  • En cas de signe de fatigue dans la journée : s’exposer à la lumière – idéalement naturelle – ; il s’ensuit une sécrétion de cortisol qui stimule l’activité.
  • Éviter les excitants en fin de journée (café, thé, boissons énergisantes, alcool, tabac…).
  • Dîner au moins deux heures avant le coucher et éviter les dîners trop copieux et riches en graisses : privilégier les féculents (riz, pommes de terre, pâtes, pain), légumes secs, fruits et céréales.
  • Deux heures avant le coucher, se déconnecter de tous les écrans (téléviseur, ordinateur, tablette, téléphone portable) pour éviter la lumière bleue et l’excitation cognitive qui retardent l’endormissement.
  • Éviter l’ordinateur dans la chambre à coucher.
  • Instaurer un « couvre-feu digital » avant le coucher, au profit d’une activité relaxante comme la lecture ou la musique douce.
  • Mettre son téléphone en « mode avion » pour éviter tout réveil intempestif.
  • Dormir dans un environnement sain : aérer sa chambre, réduire la température (18°C), la luminosité et les sources de bruit.
  • Évacuer ses tensions professionnelles ou ses soucis personnels avant de se coucher.
  • Prendre une douche tiède avant le coucher (favorise la détente musculaire et un meilleur sommeil).
  • Ne pas résister à l’envie de dormir et écouter les signaux de sommeil (bâillements, lourdeurs des paupières, picotement des yeux).
  • Au moment de se coucher, porter si nécessaire un bandeau occultant sur les yeux et des bouchons d’oreille.

Vous souhaitez mettre en place une démarche de prévention dans votre entreprise pour favoriser la santé au travail de vos salariés ? Contactez votre service de prévention et de santé au travail ACMS pour vous faire conseiller et accompagner !