La sédentarité et ses conséquences sur la santé
La sédentarité est le fait de rester dans une position assise ou allongée, maintenue dans le temps et associée à une très faible dépense énergétique en situation d’éveil. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), 95 % de la population française serait exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou d’un temps trop long passé assis.
Peu de personnes ont conscience du danger que représente cette attitude qui non seulement diminue le bien-être, mais est également responsable de 10 % des décès en Europe. Ses conséquences sont délétères pour la santé : augmentation de la mortalité, toutes causes confondues, multiplication par 2 du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et d’obésité, risque de développer certains cancers, mais aussi des lombalgies ou des atteintes à la santé mentale. Rester assis est aussi mauvais que fumer !
La sédentarité au travail, un risque professionnel
Le milieu de travail est le principal vecteur des postures sédentaires. La durée cumulée journalière de la posture assise a été évaluée, pour une personne assurant un travail sur écran, à 9h46 dont 6h13 au bureau, pendant des périodes ininterrompues supérieures à 30 minutes, le reste se répartissant en transports et activités de loisirs. Et, en termes de santé, les bénéfices d’une activité physique de loisir régulière ne suffisent pas à compenser les effets délétères liés aux postures sédentaires au travail.
La sédentarité est donc un risque professionnel que les employeurs doivent évaluer et intégrer dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) dans l’objectif de mettre en place des mesures de prévention. La démarche de prévention s’effectue sous la forme d’une action concertée entre l’employeur, les représentants du personnel et le service de prévention et de santé au travail.
Évaluer le risque au sein de l’entreprise
Le comportement sédentaire peut être évalué au moyen de questionnaires, de méthodes d’observation et de mesures techniques. L’utilisation de capteurs autonomes, tels que les accéléromètres détectant la posture assise et couplés à une estimation de la dépense énergétique permettant d’évaluer la durée totale de l’exposition. Elle constitue la méthode de référence.
Lutter contre la sédentarité dans l’entreprise
L’objectif de la prévention des risques liés à la sédentarité est de rompre régulièrement le maintien des postures sédentaires, idéalement toutes les 30 minutes, et de limiter au maximum la durée totale de ces postures à 5 heures par jour. Les bénéfices attendus pour les salariés sont importants :
- bien-être physique (préservation du capital santé) ;
- bien-être mental (épanouissement personnel, diminution du stress) ;
- bien-être social (entretien des liens avec les collègues, développement de l’esprit d’équipe).
De nombreuses actions peuvent être engagées par l’employeur pour lutter contre la sédentarité dans l’entreprise, le message essentiel à diffuser étant : la posture assise n’est pas la posture de travail idéale ; modifions nos habitudes pour interrompre, idéalement toutes les demi-heures, le temps passé assis. Voici nos conseils !
Rappeler aux collaborateurs les conseils insuffisamment mis en pratique
- Inciter à la marche à pied le plus souvent possible (descendre du bus ou du métro une ou deux stations avant l’arrêt habituel).
- Privilégier les escaliers plutôt que l’ascenseur.
- Adopter une bonne posture et se lever régulièrement.
- Rendre visite à ses collègues dans l’entreprise plutôt que de leur envoyer un mail ou un SMS.
- Passer ses appels téléphoniques debout ou en tournant autour de son bureau ou en arpentant les couloirs.
Créer de nouvelles habitudes et inciter les salariés à plus de mouvement
- Faciliter l’usage du vélo ou de la trottinette pour se rendre au travail (prévoir des espaces sécurisés pour le stationnement et le rangement des équipements : gilet réfléchissant, gants, casque, chaussures de sport).
- Proposer, lors de la pause méridienne, le prêt d’un vélo pour faire une course ou une balade.
Proposer une modification de l’organisation du travail
- Inciter les salariés à alterner les tâches réalisées en posture assise avec d’autres travaux nécessitant de se lever et de marcher.
- Prévoir certaines réunions courtes debout, voire en extérieur (effectif limité à 3-4 personnes) en marchant et en respirant à pleins poumons.
- Laisser aux salariés la possibilité de pauses actives et régulières (temps de pause de 5 minutes toutes les heures ou 15 minutes toutes les deux heures) pour se lever, marcher ou s’étirer.
- Inciter à des pauses individuelles ou collectives : mise à disposition de pédaliers ou de ballons dans les bureaux.
Instaurer une culture du sport dans l’entreprise
- Favoriser l’accès aux salles de sport à proximité des lieux de travail en adaptant si besoin la durée de la pause méridienne.
- Créer des « challenges » internes ou externes : participation à des courses à pied, à vélo, à des marches.
Adapter l’agencement de l’entreprise et du mobilier
- Aménager des espaces de convivialité laissant le choix entre la posture assise et la posture debout
- Placer les imprimantes à bonne distance des bureaux des utilisateurs pour favoriser les déplacements.
- Installer un mobilier ajustable en hauteur ou proposer différents postes de travail accessibles à tous, afin d’alterner station assise et station debout, plusieurs fois dans la journée.
- Mettre à disposition des salariés, des sièges « assis-debout » et, pourquoi pas, un « walking desk » (le salarié est debout devant son ordinateur et marche en même temps sur un tapis dont il règle la vitesse) ou un ergocycle (vélo-bureau) réglé à une intensité de pédalage très légère.
Prévoir des actions de sensibilisation, d’information et de formation relativement aux effets des postures sédentaires : campagnes d’affichage, flyers, écrans de veille rappelant l’importance de faire une pause ou des exercices et de se lever.
Organiser des séances ou des webinaires enseignant des gestes et postures d’étirement – notamment pour les télétravailleurs