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De l’ACMS au ring : Michaël Lozère, ergonome et champion du monde de boxe thaï

Michaël Lozère, sacré champion du monde de boxe thaï dans la catégorie Élite (-71 kg) en 2023, exerce le métier d’ergonome à l’ACMS. Il explique ses missions dans la prévention des risques professionnels auprès de nos adhérents.

 

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– Racontez-nous votre métier !

– Michaël Lozère. J’interviens essentiellement dans la prévention des troubles musculo-squelettiques et de la prévention de la désinsertion professionnelle. Je conseille, j’informe et je sensibilise les salariés ainsi que les employeurs pour qu’ils soient en capacité d’agir sur leur environnement et leurs pratiques afin d’améliorer leurs conditions de travail et de préserver leur santé.

– Comment intervenez-vous ?

– J’interviens dans les entreprises adhérentes de l’ACMS sur demande du médecin du travail ou de l’entreprise directement. J’agis, dans des situations individuelles où les salariés ont besoin d’un aménagement ou d’une modification permettant d’adapter leurs postes.

J’interviens aussi sur des problématiques collectives :  par exemple, pour effectuer des observations de l’organisation dans l’entreprise, concevoir des espaces de travail adaptés, mener des actions collectives de sensibilisation.

– Quelles qualités faut-il pour exercer ce métier ?

– Ergonome, c’est un métier d’observation et d’analyse. Il demande également de la pédagogie. Il faut être en mesure d’expliquer et de convaincre : les salariés et les employeurs ne se rendent pas forcément compte que certaines pratiques vont impacter leur état de santé à l’avenir. Les facteurs de risques et la dynamique d’apparition des TMS restent encore mal connus.

Dans le rapport aux salariés, il faut aussi être attentif et empathique : on discute de leurs problématiques et on apporte un soutien (technique et même moral).

– À quoi ressemblent vos journées de travail ?
  • Mes journées ne se ressemblent jamais : chaque intervention se déroule de manière différente car la demande et son traitement ne sont pas les mêmes d’un salarié à un autre et/ou selon l’environnement de travail. 
Je travaille par étapes. Il y a d’abord le traitement de la demande : en fonction du cas, il y a un premier contact avec l’entreprise avec une pré-visite sur le lieu de travail pour plus d’informations contextuelles. Ensuite, je réalise l’intervention en apportant si besoin le matériel nécessaire et, pour finir, je rédige un compte rendu de mon intervention, que je transmets au médecin puis à l’entreprise.

– Quel point commun entre la boxe thaï et votre métier d’ergonome ?

– Un des aspects méconnus dans un combat de boxe est l’aspect analytique. Pour gagner un combat, il faut se maitriser et analyser calmement les situations afin de  s’y adapter et d’atteindre l’objectif final, la victoire.

L’analyse dans ma profession occupe une place importante, car il faut comprendre, s’adapter et trouver des solutions à chaque nouvelle situation qui se présente.

– Que vous apporte votre expérience sportive dans votre travail ?

– Le sport me permet d’être rigoureux et persévérant dans ce que j’entreprends en général et dans mes projets professionnels. Mon parcours sportif m’a donné de l’assurance, une certaine confiance en moi, ce qui facilite la communication et le contact avec les salariés et les employeurs.

La boxe m’a permis d’accroitre mes connaissances sur le corps humain, ce qui m’est utile également dans le cadre de mon activité.

 De plus, il s’agit d’un sport individuel mais qui se pratique collectivement si l’on souhaite évoluer. Il est essentiel de coopérer avec les partenaires des entrainements et l’entraineur ainsi que dans une certaine mesure, avec les adversaires car ils nous aident à progresser. Ce travail en coopération m’étant familier, je peux se retranscrire dans le travail pluridisciplinaire sur mon secteur.