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Médicaments et travail : conseils de prévention

La prise de médicaments entraîne des risques pour la santé, y compris au travail. Suivez nos conseils pour prévenir les accidents du travail et les autres risques liés à l’usage et au mésusage de médicaments sur le lieu de travail. 

 

 

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La prise de médicaments n’est pas un geste anodin. Les accidents liés à un mauvais usage du médicament entraînent plus de 10 000 décès et plus de 130 000 hospitalisations par an en France, alors que ces accidents pourraient être évités dans 45% voire 70% des cas, selon l’Association pour le bon usage du médicament (Abum). Par ailleurs, la part des accidents de la route attribuable aux médicaments se situe entre 3 et 4%, d’après la Sécurité routière. 

 

Les risques : effets secondaires, mésusages, addictions…
Sur le lieu de travail, la dangerosité des médicaments est due principalement à la possibilité d’effets secondaires indésirables de certaines substances médicamenteuses :  

– diminution des réflexes, somnolence, perte de concentration, de vigilance ou de mémoire ; 

– étourdissements, troubles visuels, de l’équilibre ou du rythme cardiaque ; 

– maux de tête, nausées ; 

– irritabilité, anxiété… 

Les accidents du travail liés à la prise de médicaments peuvent également être la conséquence directe ou indirecte : 

– d’une toxicité due à un non-respect de la dose prescrite (surdosage, automédication…) ; 

– d’un trouble d’usage ou d’une addiction. 

 

Les postes de travail les plus sensibles
Les salariés évoluant dans des situations de travail dangereuses doivent être particulièrement informés des risques liés aux effets secondaires de certains médicaments :  

– travail en hauteur ; 

– travail isolé ; 

– travail en milieu hyperbare ; 

– activités professionnelles nécessitant l’utilisation d’outils ou de machines dangereuses ; 

– travail à un poste de conduite, qu’il s’agisse d’un véhicule, d’un chariot automoteur, d’un pont roulant, d’une grue, etc.  

    

Les principaux médicaments aux effets indésirables 
La liste est longue des médicaments dont la prise provoque des effets secondaires indésirables. Il s’agit principalement : 

– des psychotropes : antidépresseurs, anxiolytiques, tranquillisants, stimulants, neuroleptiques, antipsychotiques, stabilisateurs de l’humeur… ; 

– des antihistaminiques (qui combattent l’allergie, le rhume des foins, le mal des transports) ;  

– de certains médicaments qui agissent contre : 

– le diabète ; 

– le vertige ; 

– l’hypertension ; 

– les infections bactériennes ou virales ; 

– la toux ou le rhume ; 

– le nez bouché ; 

– de certains anti-douleur qui contiennent de la codéine, de la morphine, du tramadol… ; 

– de certains anti-inflammatoires ; 

– de certains collyres.   

 

Les pictogrammes à connaître  
Des pictogrammes sont apposés sur les boîtes de médicaments qui présentent un risque spécifique pour la conduite (d’une voiture, d’un camion, d’une moto, mais aussi d’un vélo ou d’une trottinette…). 

Trois catégories existent, selon le niveau de risque :
Niveau 1 : la prise du médicament ne remet pas en cause la conduite d’un véhicule, mais nécessite une information avant de prendre le volant afin de rester vigilant quant à une manifestation éventuelle des effets signalés dans la notice.

Niveau 2 : la prise du médicament peut remettre en cause la capacité à conduire. Il est nécessaire de demander l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. 

Niveau 3 : la prise du médicament rend la conduite dangereuse. Avant de recommencer à conduire, l’avis d’un médecin s’impose. S’il s’agit d’un médicament sans prescription médicale, l’avis peut être donné par le pharmacien. 

Si les informations sont jugées insuffisantes, il est recommandé de prendre conseil auprès d’un pharmacien ou d’un professionnel de santé. 

 

Nos conseils en cas de prescription d’un médicament
Quel que soit le médicament prescrit, il est recommandé : 

– de lire attentivement la notice présente dans la boîte : elle précise la date de péremption, les effets sur la vigilance, l’éventuelle incompatibilité avec d’autres substances médicamenteuses ; 

– de demander au médecin du travail ou au médecin traitant une visite médicale occasionnelle afin de mieux connaître les effets secondaires potentiels et les conséquences dommageables possibles sur les situations de travail ; 

– de respecter la dose prescrite, les heures et conditions de prise ainsi que la durée du traitement (ne pas l’arrêter brutalement sans avis médical) ; 

– de s’abstenir de toute consommation d’alcool ou d’une autre substance psychoactive (tabac, cannabis…) pendant la durée du traitement : les interactions entre les produits peuvent entraîner la multiplication et/ou l’apparition de nouveaux effets indésirables, l’inefficacité du traitement, une aggravation de l’état de santé, un risque accru d’addiction…  

Il est également recommandé : 

– de ne pas pratiquer l’automédication et de s’abstenir des vasoconstricteurs contre le rhume, déconseillés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansem) en raison du risque possible d’accidents cardiovasculaires ou vasculaires cérébraux.   

– d’éviter de ranger des médicaments dans la trousse à pharmacie de l’entreprise afin d’empêcher toute prise sans prescription. 

 

Attention aux autres risques !
– Le surdosage: les médicaments, même les plus anodins, sont composés de principes actifs qui interagissent avec notre physiologie et qui peuvent devenir un poison à forte dose. Par exemple, le paracétamol, pris à dose excessive, a des effets nocifs sur le foie. 

– L’accoutumance : si, pour obtenir le même effet, il faut augmenter la dose d’un médicament, il est impératif de consulter le médecin prescripteur. Les effets indésirables ont tendance à augmenter en fonction de la dose.  

– La dépendance : elle correspond à l’usage abusif d’un médicament à la suite d’une prescription de durée limitée. Les personnes dépendantes ont besoin d’augmenter les doses pour ressentir les mêmes effets, hors contrôle médical. La dépendance se manifeste aussi quand le médicament prescrit est consommé de manière incorrecte (non-respect des quantités prescrites et des heures de consommation), détournée de son usage habituel (comprimé écrasé puis sniffé…) ou utilisée pour une indication autre que celle pour laquelle il a été prescrit. Cette dépendance nécessite d’être traitée sous surveillance médicale, le sevrage pouvant entrainer des complications sévères.  

– Les troubles d’usage ou addictions : ce sont des pathologies cérébrales perturbant la hiérarchie normale des besoins et des désirs, entraînant des troubles chroniques du comportement, se manifestant par la consommation répétée d’un produit. Ils sont caractérisés par : 

la perte de contrôle (consommation irrépressible et compulsive) ;  

la priorité et le temps croissant accordés à l’usage continu ou chronique par rapport à d’autres activités (personnelles, professionnelles, familiales…), malgré la prise de conscience des troubles physiques, mentaux et/ou sociaux qu’elle engendre. La prise en charge suppose une aide au sevrage et un traitement de substitution, associés à un soutien psychologique et une psychothérapie. Le succès dépend de la motivation du sujet à se séparer de cette addiction. 

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