Fermer

Troubles musculosquelettiques : comment prévenir le syndrome du canal carpien ?

Le syndrome du canal carpien, trouble musculosquelettique (TMS) du poignet, est la 2e pathologie reconnue en maladie professionnelle, avec plus de 12 000 cas indemnisés en France, en 2019. Découvrez nos conseils de prévention ! 

man-suffering-from-pain-in-wrist-while-working-on-computer-at-table-indoors-closeup-carpal-tunnel-syndrome

Qu’appelle-t-on TMS ?  

Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont des maladies qui touchent les tissus mous péri-articulaires et affectent essentiellement les muscles, les tendons, les ligaments, les nerfs, mais aussi les vaisseaux sanguins, les bourses séreuses ou encore les cartilages. Les TMS génèrent chaque année en France, en moyenne, 10 millions de journées de travail perdues et 1 milliard d’euros de frais couverts par les cotisations d’entreprise.

Qu’est-ce que le syndrome du canal carpien ?  

Le syndrome du canal carpien (SCC) apparaît lors de la compression du nerf médian dans le canal qui siège à la base de la main. La maladie se manifeste par des douleurs, des fourmillements, des engourdissements, une raideur du poignet et des doigts avec parfois une faiblesse musculaire engendrant une maladresse.  

 Quelles sont les activités professionnelles les plus concernées ? 

Les métiers les plus concernés sont ceux des ouvriers dans les secteurs de l’industrie du cuir, de la chaussure, de l’automobile, du travail des métaux, du maraichage, de l’horticulture, de la confection, mais de nombreux autres métiers comprenant des mouvements répétitifs sont associés au syndrome du canal carpien : coiffeurs, boulangers, serruriers, peintres… 

Quelles sont les causes professionnelles ? 

Les facteurs mécaniques sont la répétitivité des mêmes gestes de flexion-extension du poignet, les gestes exigeant une grande précision, les préhensions avec le bout des doigts, l’utilisation de la main comme un marteau, les torsions du poignet répétitives, les vibrations… 

Il existe aussi des facteurs psychosociaux (sources de stress) : travail monotone, absence de pauses, cadences élevées, forte pression temporelle, climat social détérioré avec notamment un manque d’entraide dans le collectif de travail, la dépendance au rythme d’une machine, une insécurité socio-économique, un manque de reconnaissance… 

Que doit faire l’employeur pour limiter les risques ? 

S’il n’existe pas de disposition réglementaire spécifique, l’employeur a néanmoins l’obligation de préserver la santé physique et mentale de ses salariés (article L4121-1 du Code du travail). Il doit mettre en place des mesures afin de maîtriser les risques. 

Par exemple, la prise en main d’un outil oblige souvent à fléchir le poignet pour effectuer la tâche demandée : il est recommandé de mettre à disposition du salarié des outils pouvant être utilisés sans entrainer de flexion forcée du poignet.   

Autre exemple, afin de limiter les torsions du poignets répétitives (tordre une serpillère pour l’essorer, par exemple), il est recommandé d’apporter au salarié un matériel adapté (seau essoreur).  

Certains outils sont vibrants et très lourds. Il est conseiller de remplacer ce type d’outils ou de mécaniser la tâche. 

L’usure de l’outil complique, enfin, son utilisation et augmente l’effort à fournir pour le manipuler. Il est recommandé d’entretenir l’outil, de l’affuter régulièrement et de le remplacer s’il se révèle vétuste ou défectueux.  

 Principes généraux de prévention   

  • Évaluer les risques et les retranscrire dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).
  • Adapter le poste afin de limiter autant que possible les mouvements répétitifs et/ou sur sollicitant le poignet.
  • Éviter les dispositifs lourds et vibrants.
  • Se séparer du matériel vétuste ou défectueux.
  • Favoriser la rotation des salariés entre différentes tâches afin de diminuer les contraintes répétées sur les mêmes articulations tout en évitant la monotonie liée à une seule tâche.
  • Instaurer des temps de récupération choisis librement par le salarié, favorisant ainsi son autonomie, ce qui a un effet positif sur l’appareil musculosquelettique ainsi que sur la charge mentale et psycho-sociale. À noter : il est préférable de faire plusieurs pauses de courte durée plutôt que de prendre une ou deux pauses trop longues !
  •  Instaurer un climat social favorable en étant à l’écoute des salariés et en valorisant le développement des compétences. 

Il est conseillé d’impliquer tous les salariés de l’entreprise dans la démarche de prévention et de réfléchir avec les instances de représentation du personnel à la conception du poste de travail et au choix et à l’entretien des outils professionnels. 

Vous souhaitez préserver la santé de vos collaborateurs et réduire le risque de TMS dans votre entreprise ? Contactez votre service de prévention et de santé au travail ACMS auprès duquel vous trouverez conseils, compétences et appui !