Ces facteurs de risque comportementaux peuvent engendrer de l’hypertension, de l’hyperglycémie, de l’hyperlipidémie, du surpoids, voire de l’obésité, favorisant les maladies cardiovasculaires. D’autres déterminants sont la pauvreté, le vieillissement et les antécédents familiaux.
Dans le monde professionnel, deux enquêtes dont les résultats ont été publiés récemment mettent en avant les différents types d’expositions professionnelles fragilisant la sphère cardiaque.
L’enquête SUMER 2016-2017 (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels), dont les résultats ont été publiés en 2024 par Santé Publique France, révèle que 6,8 % des salariés ont été exposés, au cours de la dernière semaine travaillée avant l’enquête, à une multi exposition nocive pour le système cardiovasculaire.
L’étude en chiffres :
- 17,6 % de salariés ont été exposés à des nuisances chimiques (particules ultrafines, plomb, arsenic, etc).
- 32,9 % des travailleurs ont subi des nuisances physiques, notamment l’exposition au bruit.
- 61,5 % des salariés – avec une quasi-parité entre hommes et femmes – ont été touchés par des contraintes organisationnelles au moins une fois par semaine.
- Trois quarts des salariés sont exposés à au moins une nuisance quelle qu’elle soit.
Cette multi-exposition est aggravée pour 84,6 % d’entre eux par au moins une exposition au froid ou à la chaleur, ou encore à la manutention de charges lourdes.
L’attention doit se porter particulièrement sur les femmes en âge de procréer, les seniors de plus de 55 ans, les ouvriers de moins de 45 ans, apprentis et intérimaires des secteurs de l’industrie et de la construction, et les salariés des domaines du travail des métaux, du BTP et de la maintenance.
L’EU-Osha (Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail) a publié en 2023 un rapport sur le lien entre les risques psychosociaux au travail et les maladies cardiovasculaires.
En effet, le stress modifie la fréquence cardiaque, altère la circulation sanguine et perturbe les taux hormonaux. Sur le plan professionnel, l’Agence a mis en avant les facteurs de risque cardiovasculaire tels que la sédentarité, le travail en station debout prolongée, le travail physiquement exigeant avec peu de repos, le travail posté, le travail de nuit, le déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance reçue, les longues heures de travail (égales ou supérieures à 55h par semaine), la précarité de l’emploi et le harcèlement au travail.
Comment agir en prévention ?
L’investissement des entreprises dans la prévention des maladies cardiovasculaires en milieu professionnel présente un véritable intérêt en termes de santé publique.
Elles ont pour mission de :
- Promouvoir un mode de vie sain :
- Inviter à l’abstinence tabagique ;
- Éviter les distributeurs délivrant des sandwiches, des barres chocolatées, etc, et proposer préférentiellement des fruits et des boissons « light » ;
- Supprimer l’alcool lors des pots en entreprise ;
- Lutter contre la sédentarité et favoriser l’accès aux activités physiques.
- Aménager les conditions de travail :
- Assurer un environnement de travail sain sur le plan physique ;
- Réduire, au mieux supprimer les expositions délétères (prévention collective en priorité couplée à la protection individuelle si nécessaire) ;
- Lutter contre l’hyperconnexion ;
- Limiter le travail physique pénible ;
- Eviter les postures contraignantes ;
- Réduire le bruit environnemental.
- Favoriser une culture du travail positive : collaboration, soutien, équité ;
- Prévenir le stress au travail : réduire la charge de travail excessive, proposer un management moins directif et une possibilité de télétravail si souhaité par le salarié.